Lors d’une porte ouverte réalisée chez A2ME près d’Amboise (FR-37), nous avons rencontré Rudy Dodin, technico-commercial chez St Astier. Il nous présente son entreprise et quelques-uns des produits phares et nouveautés, à base de chaux hydraulique naturelle.
Présentez nous l’entreprise les Chaux Saint Astier
Je suis responsable technico-commercial depuis quinze ans pour les chaux de Saint-Astier, sur la région Centre. Saint-Astier, entreprise française familiale totalement indépendante, située en Dordogne, à côté de Périgueux, dans le Périgord blanc. On est fabricant de chaux, chaufourniers, c’est comme ça qu’on nous appelle. Spécialiste de la chaux pour la restauration et la rénovation, et également des produits pour le neuf. On a donc une gamme complète.
On a la chance d’avoir un peu plus de quarante hectares de galeries souterraines, à vingt mètres sous sol, d’un calcaire assez particulier qui nous permet de fabriquer des chaux hydrauliques naturelles pures, sans mélange, avant, ni après cuisson. En fait, c’est simple : c’est un calcaire que l’on chauffe, puis que l’on hydrate. Il n’y a aucun mélange, aucun ajout, qui se fait ensuite dans la chaux.
On l’utilise pour la restauration du patrimoine, mais également toutes les rénovations, parce que c’est imperméable à l’eau, mais perméable à la vapeur d’eau. Plus simplement, ça laisse respirer le support et favorise les échanges hygrométriques.
Quels sont les produits phares de Saint Astier ?
Déjà, on a plusieurs produits ou solutions qui ont un peu le vent dans le dos. Par exemple, les bétons de chaux, qui sont parfaitement adaptés à la restauration. Avec, on évite les remontées capillaires.
Le béton de chaux permet de réguler l’humidité du sol et le problème des remontées capillaires dans les vieilles bâtisses, qui est essentiellement dû au béton de ciment, que l’on fait avec le polyane, qui renferme l’humidité, et où on coupe les échanges hygrométriques. L’humidité se concentre ensuite sous le polyane et ressort là où elle peut, c’est-à-dire en périphérie, dans les murs. A la place, on fait un hérisson de cailloux de 20cm, un béton chaux de 15cm, sans polyane ni ferraille. Comme la chaux est perméable à la vapeur d’eau, ça fait tampon et ça répartit l’humidité sur l’ensemble de la dalle, au lieu que tout soit bloqué en dessous et remonte dans les murs. Donc ça, c’est un des premiers points qui se développe beaucoup.
Aujourd’hui, on a des centrales à béton qui peuvent répondre un peu partout, sur toute la France, pour faire des livraisons en toupie de chaux.
L’autre solution qu’on conseille beaucoup, c’est l’isolation chaux chanvre en correction thermique, ou en béton chanvre avec un mur isolant. Avec le béton de chanvre, sur plancher intermédiaire, on est entre 300 et 350 kilos par m3. Ça fait des bétons super légers, isolants et naturels.
Quand on a un mur en pierre qui fait déjà 50 à 60 cm, avec le chaux chanvre, on renforce l’inertie du mur existant, on a un déphasage, un des meilleurs du marché. On évite les parois froides, ça va réguler l’humidité des pièces à l’intérieur. Il y a aucun tassement dans le temps, on le fait qu’une fois. La durée de vie se compte en siècles. Et puis, phoniquement, c’est vraiment top, ça absorbe les sons.
Quels sont les nouveautés chez Saint Astier ?
En complément des bétons de chaux, on a sorti une gamme pour le sol KHOLAO :
- un béton de chaux prêt à l’emploi ;
- une chape à la chaux prête à l’emploi ;
- une colle à la chaux perméable pour terre cuite ;
- et des joints à la chaux.
Jusque-là nous étions en pose scellée, sur chape fraîche, en tirant la chape et en posant à l’avancée avec une barbotine ou un poudrage. La pose collée n’était pas possible, étant donné que toutes les colles sur le marché sont à base de ciment et donc qui ferme le support. Là, on a sorti une colle à la chaux qui reste perméable à la vapeur d’eau pour pouvoir être en pose collée sur des bétons de chaux ou quand on pose de la pierre. En fait, c’est spécifique aux matériaux naturels, poreux, comme la pierre naturelle ou la tomette, pour coller ce genre de matériaux.
On a aussi une nouvelle gamme de mortiers pierre (ST.One), avec six produits où on adapte le mortier en fonction de la nature de la pierre, ST.ONE Soft pour les pierres très tendres, comme le tuffeau, la craie, etc. Un Fine, un Original, un Strong pour les pierres dures. Et un Step pour les marches à l’horizontale, pour église, escalier en pierre, résistant à l’abrasion.
On vient de sortir un nouveau produit qui s’appelle Novaskin, qui est un mortier isolant 100% minéral pour l’extérieur, qui reste perméable à la vapeur d’eau. Il est à base de billes de verre expansées et recyclées, où on aura un lambda de 0,079 (cofrac, accrédités d’état). Le but est de pouvoir isoler par l’extérieur le bâti ancien tout en restant sur un enduit minéral, sans trop dénaturer l’aspect de la maison.
On a aussi plein de produits techniques comme les mortiers d’assainissement pour le salpêtre (Sanimur). On fait aussi des mortiers prêts à l’emploi, un peu différenciants, qui sont 100% chaux sans ciment (Chausable, Colorchausable).
On a un produit qui s’appelle Téréchaux. C’est une chaux faiblement hydraulique, qui permet d’adhérer à la terre sans l’arracher. La plupart du temps sur les enduits terre, du fait de leur irrégularité, on va poser un grillage galva, qui est obligatoire pour des épaisseurs supérieures à 3 cm. Mais j’ai déjà fait des enduits chaux sur de la terre, sans forcément de grillage. Avec la Téréchaux, ça marche super bien.
La chaux en construction ?
Pour les maisons en paille, on fait les enduits sur les murs en paille, mais aussi sur du chaux chanvre, dans le neuf, avec une structure bois, et puis du remplissage en chaux-chanvre. Faut dire, pour vous donner une comparaison, pour 20cm aujourd’hui de chaux chanvre avec notre Batichanvre isol, on arrive à un R de 3, mais surtout 12 heures de déphasage. Quand on est en construction neuve, on n’est pas sur vingt cm, on peut parfois doubler. A quarante cm, on est à 24 heures de déphasage.
Voilà, ce sont des matériaux où on aura un confort, été comme hiver.
Quel est votre rôle auprès du client ?
Mon rôle, c’est d’aller voir les négociants de matériaux, forcément, mais ce n’est pas le gros de mon activité, c’est surtout aller voir les artisans. Je vais voir les particuliers aussi. On fait de la prescription sur chantier. Donc, je me déplace, on écrit, on fait des courriers où on rédige la marche à suivre sur les chantiers. Et puis on visite aussi les architectes. Forcément, notre métier, c’est 90% de technique. Quand la technique est là, après le commerce se fait.
Est-ce que la chaux est l’avenir du béton ?
Oui, je pense que la chaux c’est l’avenir du béton, le chanvre aussi. Je pense que le chaux-chanvre, quand à une époque on pensait que ce n’était qu’une mode, et bien contrairement, je dirais, au ciment, qui pour moi sera et restera une mode d’après-guerre d’industrialisation, du fait de son important dégagement de CO2.
Quand on fabrique une tonne de ciment et qu’on a presque une tonne de CO2 qui se dégage, ça, ça n’a pas un avenir très glorieux.
Le chaux-chanvre, je pense que oui, c’est l’avenir de la construction !
Interview à retrouver en vidéo
Pour rencontrer régulièrement des technico-commerciaux de Saint-Astier dans nos magasins, on peut vous affirmer que ce sont des professionnels de haut niveau, passionnés par leur métier, engagés pour leur entreprise et la réussite de vos travaux. N’hésitez pas à venir nous parler de votre projet en magasin, nous pourrons vous orienter vers le technico-commercial le plus proche de chez vous.
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Crédit Photos : Chaux Saint Astier
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