Quelles solutions pour un bon confort d’été ?

D’année en année, la Planète se réchauffe et bât des records de températures. Les canicules sont à la fois plus nombreuses et surtout de plus en plus longues et chaudes. Et les scénarios du Giec, ces chercheurs qui étudient le réchauffement climatique, ne sont pas rassurants pour les années à venir, si on n’arrive pas à baisser nos émissions de gaz à effet de serre.
Alors comment se préparer à cette évolution dans nos habitats. Que faire pour gagner en confort l’été sur notre bâti ?

Avant d’entrer dans le détail des solutions, voyons d’abord comment se définit le confort d’été.

Qu’est-ce que le confort d’été ?

Le confort d’été est une des composantes (avec le confort d’hiver) du confort thermique, dont vous retrouverez notre dossier complet en 3 parties ici.

Cela désigne la sensation de bien-être ressentie dans un espace lorsqu’il fait chaud à l’extérieur. Il s’agit de pouvoir vivre et travailler dans un environnement intérieur qui reste agréable malgré les fortes températures extérieures.

En résumé, c’est la capacité d’un bâtiment à maintenir une température intérieure confortable, même pendant les périodes de canicule.

Quels sont les facteurs influençant le confort d’été :

  • La température intérieure : idéalement, elle ne devrait pas dépasser 26°C.
  • L’humidité relative : un taux d’humidité trop élevé peut renforcer la sensation de chaleur.
  • Le rayonnement solaire direct : les rayons du soleil réchauffent rapidement un intérieur.
  • La ventilation : un air frais et renouvelé est essentiel.
  • L’inertie thermique : les matériaux de construction influencent la capacité d’un bâtiment à absorber et à restituer la chaleur.
  • Le déphasage thermique : c’est le temps que met l’isolant à se charger en calories (chaleur) pour ensuite les restituer. Plus il est long (en heures) moins de temps mettront les calories à s’évacuer de l’isolant.
  • L’atténuation d’amplitude thermique : c’est le rapport entre les variations de températures extérieures et les variations de températures intérieures.

Une fois ces paramètres compris, il devient alors plus facile de trouver les solutions adaptées à votre logement pour atteindre le confort d’été idéal.

Quelles solutions passives pour améliorer le confort d’été ?

C’est un sujet que nous avons aussi abordé dans ce dossier sur le confort thermique (article 3). Nous allons toutefois revenir sur quelques principes efficaces et relativement faciles à mettre en place, avant de s’attaquer aux solutions structurelles.

Se masquer naturellement du soleil

Parmi les solutions bioclimatiques et donc naturelles, la végétalisation se positionne comme le choix pertinent pour faire de l’ombrage et favoriser le phénomène d’évapotranspiration.

Il suffit de planter quelques arbres pour se masquer des rayons du soleil d’été, et, en plus, se couper des courants d’air de l’hiver.

Vous pouvez également installer une pergola ou une tonnelle avec des treillages naturels (de lierre ou clématites) qui créent de l’ombrage sur la terrasse, sur les fenêtres et les murs extérieurs de la maison.

Ajouter des solutions d’ombrage

Pour limiter l’impact du soleil sur les ouvertures, il existe nombre de solutions :

  • des volets à chaque fenêtre et de préférence en bois (faible inertie)
  • un avant-toit ou une casquette au-dessus d’une terrasse ou d’une baie vitrée au sud;
  • un store banne ou des brise-soleils orientables ou mobiles à l’extérieur, devant les fenêtres des façades Est/Ouest;
  • des stores extérieurs de préférence pour fenêtre de toit (type Fakro)
  • des stores d’intérieur quand les autres solutions ne sont pas possibles.

Quelques astuces

Dès que le soleil frappe sur les ouvertures, penser à fermer les volets ou stores d’intérieur, à orienter les brise-soleils pour stopper les rayons. C’est fastidieux mais l’investissement dans une solution automatique (surtout quand on est peu présent dans la maison) peut s’avérer rentable avec les années. Dans ce cas, soyez le plus low tech possible (en évitant la domotique). Des équipements avec un petit panneau solaire peuvent suffire.

Si vous avez des fenêtres de toit (type Fakro), les fermer dès les premières chaleurs et les occulter avec les rideaux prévus à cet usage. Si cette occultation n’est pas efficace, c’est peut être que votre vitrage est obsolète. Prévoir alors à le changer voire à les condamner si c’est possible, en le remplaçant par un puits de lumière. Sinon, la lucarne (type chien assis) reste la meilleure solution pour limiter les apports solaires.

Ventiler la nuit

Parmi les recommandations les plus importantes à retenir, il est impératif d’aérer la maison la nuit, et surtout tôt le matin pour faire entrer la fraîcheur, les températures les plus basses étant vers 5/7h.

Si possible, forcer la ventilation mécanique la nuit (en changeant la vitesse) pour accélérer l’entrée d’air frais. C’est vraiment efficace quand les températures nocturnes chutent.

Enfin, ajouter dans les chambres un ventilateur (basse consommation), ils donnent une sensation de fraîcheur sur votre peau qui transpire. L’idéal étant les ventilateurs de plafond, car ils créent un mouvement d’air uniforme dans toute la pièce.

Ajouter un point d’eau dans son jardin

Mieux que les piscines, très consommatrices d’eau et énergivores (pour leur filtration), pensez à la mare naturelle de jardin. L’évaporation de l’eau de la mare contribue à rafraîchir l’air ambiant, créant un microclimat plus frais autour. En outre, l’eau a une capacité élevée à stocker la chaleur. La mare agit ainsi comme un régulateur thermique, atténuant les pics de température. Et cerise sur le gâteau, la mare attire de nombreux animaux comme les insectes, les amphibiens, les oiseaux et les petits mammifères, favorisant ainsi la biodiversité dans votre jardin. Et pour les moustiques, les oiseaux et quelques poissons en feront leur repas !

Limiter l’inertie thermique extérieure

Si à l’intérieur l’inertie thermique permet de capter les calories  le jour en hiver pour les restituer la nuit, à l’inverse à l’extérieur, les allées et terrasses en pierre, carrelage, béton seront une calamité l’été. En effet, elles captent la chaleur du soleil le jour pour vous la restituer dès le soir, au moment où vous commencer à ouvrir les fenêtres !

Optez plutôt pour des matériaux avec peu d’inertie (comme les terrasses en bois) ou mieux encore une végétalisation des sols.

A savoir : blanchir les toits et murs

Les surfaces blanches réfléchissent une grande partie de la lumière solaire (phénomène d’albédo), au lieu de l’absorber comme les surfaces sombres. En réfléchissant les UV, les surfaces blanches contribuent à maintenir une température intérieure plus basse, réduisant considérablement la quantité de chaleur absorbée par le bâtiment. A faire sur les murs et surtout les toitures, si vos règles locales d’urbanisme le permettent. Attention, ce n’est pas efficace sur des sols à forte inertie (pierre, béton de terrasse ou allée) qui captent quand même les calories du soleil.

Toutes ces solutions doivent être préalablement étudiées avant de s’attaquer à la problématique du bâti, souvent le point faible face à la chaleur.

Quelles solutions structurelles dans le cadre d’une construction ou rénovation d’ampleur ?

Au préalable de tout engagement dans des travaux d’ampleur, il est important de bien analyser les forces en présence, c’est-à-dire les qualités du bâti, et d’avoir étudié, voire épuisé toutes les solutions dites passives.

Par ailleurs, sauf à être une résidence secondaire, un logement se vit normalement à l’année, été comme hiver. Si les solutions apportées peuvent améliorer le confort thermique du bâtiment, comme des occupants, tout au long de l’année, on peut faire d’une pierre deux coups.

Et pour cela, il faut avoir une vision globale et systémique de la construction (voir notre article sur l’habitat écologique). Nous vous conseillons vivement de prendre conseil au préalable de tout projet auprès d’un professionnel ayant cette approche objective.

Toutefois, voici quelques pistes de travail pour améliorer votre confort d’été, tout en améliorant le confort d’hiver avec des solutions structurelles :

Travailler sur les qualités thermiques du complexe de mur*

L’important sur ce point est de trouver les matériaux qui répondent à ces qualités indispensable pour une bonne gestion des calories :

La gestion des transferts de chaleur

Il existe quatre modes de transferts de chaleur principaux :

  • le rayonnement thermique,
  • la conductivité thermique,
  • l’effusivité thermique,
  • la diffusivité thermique.

Sans entrer dans le détail des caractéristiques techniques de ces modes de transfert (voir notre article sur le choix des matériaux pour un bon confort thermique), selon les qualités du matériaux, vous pourrez alors influer sur la sensation de confort obtenue dans la pièce.

Les capacités de stockage thermique

Quatre paramètres vont également influer sur les caractéristiques techniques des matériaux, quant à leur capacité de stockage des calories :

  • la chaleur spécifique,
  • l’inertie thermique,
  • le déphasage,
  • l’atténuation d’amplitude thermique.

L’objectif ici est de capter les calories pour les conserver (inertie) ou ralentir leur transfert (déphasage) le plus possible (voir notre article sur le choix des matériaux pour un bon confort thermique). Or, le plus souvent c’est la densité des matériaux qui fera la différence pour atteindre ces capacités de stockage.

Les qualités hygrothermiques des matériaux

Dernier point important dans le choix des matériaux, c’est leur capacité à bien réguler l’humidité de l’air. Certains matériaux (biosourcés et géosourcés notamment) permettent ainsi de capter l’excès d’humidité dans l’air (à l’état de vapeur d’eau) pour la restituer quand l’air est trop sec dans la pièce. Cette régulation naturelle permet de garder en permanence un niveau d’humidité relative quasiment constant tout au long de l’année (soit entre 45 et 65%).

Une bonne étanchéité à l’air

Si la qualité de l’étanchéité est désormais bien connue dans le cadre du confort d’hiver, pour limiter l’entrée des flux d’air froid, elle l’est tout autant en été, mais à l’inverse pour réduire les flux d’air chaud. Avec une membrane frein-vapeur hygrovariable de type Intello, vous pourrez à la fois réguler les transferts de vapeur d’eau et limiter les flux d’air d’où qu’ils viennent dans la paroi.

➡️ voir notre article sur le choix des matériaux pour un bon confort thermique

Les matériaux biosourcés (fibre de bois, chanvre, liège, ouate de cellulose, laine de coton, herbe, …), en plus de limiter les émissions polluants intérieurs, présentent toutes les qualités requises pour répondre à ces critères. Notez que le choix de la finition peut encore améliorer ces performances. Ainsi, un enduit, un lambris ou un panneau massif (bambou, liège ou bois) peut complètement changer la sensation de confort de votre intérieur.

Travailler sur le renouvellement d’air

Ce point est essentiel. Or, on le néglige trop souvent. Une fois votre isolation et votre étanchéité parfaitement réalisées pour atteindre les bons niveaux de confort, vous avez réalisé une boîte hermétique. Or, sans renouvellement d’air, pendant les pics de canicule (ou de froid), vous risquez de saturer votre humidité relative et surtout d’augmenter les quantités de polluants intérieurs, gaz carbonique (CO2) en tête !

Donc, renouveler l’air de façon mécanique (voir notre dossier) est important. Une ventilation mécanique centralisée (VMC) peut parfaitement faire l’affaire. Dans le cas de gestion complexe de l’humidité intérieure, une VMC hygroréglable ajoutera cette gestion de l’hygrométrie (la vapeur d’eau) de façon électronique (grâce à des capteurs).

Ventilation double flux -ConfoAir-Q – Zehnder

Si votre étanchéité est parfaite et que votre bâtiment le permet, une ventilation double flux, telle que la Zehnder Confoair Q, sera la solution idéale. Vous bénéficierez ainsi d’un renouvellement d’air optimisé, les flux d’air entrant étant parfaitement filtrés. Et, mieux encore, en le couplant à un puits canadien ou, si possible, à une géothermie, vous pourrez réguler toute l’année votre niveau de température intérieure, partout dans votre logement. Une fois l’investissement amorti, vous obtiendrez une climatisation naturelle à faible coût (usage et entretien) et peu impactante pour l’environnement.

Et comme nous l’expliquions plus haut, ce renouvellement d’air mécanique va favoriser l’entrée d’air frais la nuit. Un rafraîchissement à faible coût, mais qui a toutefois ses limites, notamment en cas de période de canicule trop longue.

A savoir : on peut aller plus loin dans la gestion du renouvellement d’air, via une ventilation dite naturelle. En dehors d’ouvrir les fenêtres de façon régulière, cette solution nécessite une parfaite connaissance de la technique, un bâti où il est possible de l’adapter (des solutions mécaniques complémentaires sont parfois nécessaires) et surtout une présence continue pour bien gérer ce renouvellement. A étudier avec des experts du sujet.

Dans tous les cas de ventilation, une bonne mise en œuvre et un entretien régulier de l’équipement (notamment des gaines et des filtres) sont essentiels pour un renouvellement d’air parfait.

Soyez attentif au fait que chacune de ces propositions sont souvent très complémentaires entre elles. En jouant sur plusieurs facteurs, passif et structurels, et, en dernier recours, technologiques, on peut atteindre des niveaux de confort d’été tout à fait convenables.

Mais soyons honnête avec vous, au-delà de certaines températures et surtout d’un temps déterminé (canicule au-delà de 7 jours), il existe peu de solutions structurelles qui limitent la montée en température de l’intérieur de votre habitat. D’où l’importance de travailler sur les solutions passives. Si vraiment vous vous trouvez dans une région sujette à de nombreuses et longues canicules, il faut ensuite passer à des solutions technologiques : vmc double flux avec échangeur d’air, puits canadien, géothermie, voire pompe à chaleur réversible. Par contre, la climatisation est à éviter, car elle va présenter le double inconvénients d’être très énergivore et de favoriser les îlots de chaleur. Sinon, il reste la solution de faire une cave, le meilleur endroit pour une température constante toute l’année !

Pour le choix de solutions et matériaux conformes au confort d’été, n’hésitez pas à en parler à un professionnel du réseau Nature & Développement. Il vous apportera les conseils adaptés à vos besoins et votre habitat.

Crédits Images : Jean-pierre duretz, cloud_ladder sur Pixabay, Matthew Waring, Adolfo Félix sur Unsplash, Mart production sur Pexel

0 Comments

Submit a Comment

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Suivez-nous

Articles associés

Derniers articles

Rénovation de niveau passif d’une longère en touraine

Richard est un ancien thermicien qui attache beaucoup d’importance aux performances techniques et à la qualité sanitaire de son habitat. Quand il a...

ITE : la solution idéale pour une rénovation thermique

Isoler par l’extérieur. Quelle idée incongrue ? Pourtant, toutes les études montrent que c’est la solution la plus efficace pour gagner en confort...

Rencontre avec Vanessa & François de Nature & Développement Perpignan

Dans cette rubrique, nous vous invitons à découvrir chaque mois un membre du réseau Nature et Développement. Ce mois-ci, faites la connaissance de...

Comment choisir la puissance d’un chauffage électrique pour une pièce déterminée

Suite à une étude des caractéristiques de votre bâti, vous jugez pertinent de faire le choix du chauffage électrique pour votre habitat. Seulement...

Le liège : un isolant aux nombreuses vertus

Le liège est un matériau isolant 100% d’origine naturelle aux propriétés thermiques et acoustiques exceptionnelles. Ses caractéristiques en font un...