Réaliser une maison en bois suffit-il à la rendre écologique ?

Vous avez le projet de construire une maison bois, parce c’est écologique. Bravo pour votre engagement et cette démarche ! Cependant, la structure bois de votre maison suffit-elle à la rendre écologique ? Que doit-on prendre en compte dans la construction d’une maison bois pour la rendre réellement vertueuse ? Petit tour d’horizon des points d’attention…

➡️Qu’est-ce qu’une maison bois ?

Une maison en bois est une construction dont la structure principale, c’est-à-dire les murs porteurs, est réalisée en bois. Ce matériau peut être utilisé selon ces différentes et principales techniques :

  • en bois massif (ou fuste) : il s’agit de troncs d’arbres entiers ou de pièces de bois usinés (madriers), généralement empilées et assemblées par des techniques traditionnelles (entaille, mortaise, cheville, etc.).
  • en ossature bois : technique la plus courante qui consiste à réaliser une ossature bois avec des montants et contreventements pour y intégrer un isolant. Les planchers (bas et haut) peuvent aussi être réalisés par un système de poutre en I et de panneaux (OSB ou autres). L’ensemble (murs périphériques, cloisons et planchers) consolide la  structure de la maison. Ces constructions peuvent être pré-fabriquées sous forme de murs ossature bois intégrant parfois l’isolant, les menuiseries et la finition (intérieure / extérieure).
  • en poteau-poutre : à la différence de l’ossature bois, les poteaux utilisés sont de plus grande section et ne sont pas contreventés. Ils forment le squelette du bâti. Cela offre une plus grande souplesse de réalisation avec une combinaison plus grande de matériaux.
  • en panneaux de bois (lamellé collés ou contre-collés) : ici les panneaux sont les murs de la construction. Cette technique permet de réaliser de grandes surfaces rapidement (préfabriqué hors sol), comme des immeubles, souvent combiné à un plancher et une ossature béton.

Sans revenir sur les nombreux intérêts du bois en construction, ces techniques présentent plus ou moins d’avantages au niveau écologique. En effet, l’industrialisation permet aujourd’hui, via une préfabrication en usine, de réduire l’impact environnemental (livraison en une fois, moins de déchets, optimisation de la fabrication) et surtout les coûts. Dans ce cadre, la technique ossature bois se présente comme l’une des plus vertueuses sur le marché.

A noter : mieux vaut rénover (ou agrandir) que construire !Photo Rénovation Sol Misapor

Si construire est la solution la plus simple pour réaliser la maison la plus adaptée à ses envies et besoins, elle reste toutefois beaucoup moins vertueuse que la rénovation d’un bâti existant. Une étude de l’Ademe (agence de l’environnement) de 2019 a comparé l’impact d’une construction à celui d’une rénovation de niveau BBC (Bâtiment Basse Consommation) et le résultat est sans appel : “ la quantité de matériau à mobiliser en t/m2, entre une construction neuve et la rénovation d’un logement est 40 à 80 fois plus important pour le neuf, selon sa typologie “. Et à cela il faut ajouter l’artificialisation des sols (désormais contrainte) nécessaire à ces constructions.

Si le choix d’une structure en bois pour votre future maison est sans conteste une des meilleures solutions, s’arrêter à la structure ne permet pas d’en faire une maison réellement vertueuse. Pourquoi ? Explications…

➡️Quels sont les points d’attention pour rendre une maison bois vertueuse sur sa durée de vie ?

Si la part de la structure de la maison est importante, elle ne représente que 30 à 50% du cycle de vie de la construction. Ainsi, le choix des autres matériaux, des solutions (de chauffage ou ventilation), son exploitation (énergie, maintenance, entretien) vont impacter considérablement sur toute la durée de vie de la maison. Bien concevoir cette maison est donc primordial pour son impact environnemental.

Nous avions déjà abordé ce sujet dans les 10 conseils pour un habitat écologique, mais il nous semble important de revenir sur certains points, notamment dans le cadre d’une maison bois, avec quelques exemples de solutions adaptées.

Une conception dans une démarche low tech

La démarche low-tech implique un questionnement du besoin visant à ne garder que l’essentiel, la réduction de la complexité technologique, l’entretien de ce qui existe plutôt que son remplacement. Nous vous expliquons ici en détail comment penser low tech à l’échelle locale à nationale.

Le choix de l’emplacement

Choisir l’emplacement idéal pour une maison bois écologique est crucial pour optimiser ses performances énergétiques et minimiser son impact environnemental. Voici quelques points clés à considérer:

1. L’orientation et l’ensoleillement

Privilégiez un terrain orienté au sud pour maximiser l’apport solaire passif en hiver et orienter le bâtiment selon les préceptes du bioclimatisme ou de Passivhaus (maison passive). Tenez compte de l’ombrage naturel des arbres et des constructions voisines pour optimiser l’ensoleillement tout au long de l’année.

Principes du solaire passif dans le bioclimatisme

2. La topographie du terrain

Optez pour un terrain légèrement en pente peut faciliter le choix de conception (mur de soutènement enterré, écoulement des eaux pluviales). Évitez les zones exposées aux vents forts, qui peuvent augmenter les risques de dégâts sur votre bien ou terrain, sauf à vouloir profiter de ces courants d’air pour une ventilation naturelle. Si un terrain boisé peut apporter ressources (chauffage, construction) et fraîcheur l’été, il peut aussi présenter des risques d’incendie. Il faudra se montrer vigilant sur son entretien.

3. La qualité du sol

Inutile de vous dire de vérifier tous les risques liés à l’emplacement (inondation, radon, sites pollués, risques technologiques, sismicité, …). Assurez-vous que le sol est stable en profondeur (via le diagnostic géotechnique). Les terrains argileux peuvent être un atout pour l’utilisation de la terre en fondation ou enduit, mais attention à leur excès.

4. L’accès aux services publics

Renseignez-vous sur la proximité des raccordements aux réseaux d’eau, d’électricité et d’assainissement. Privilégiez un terrain proche des commodités (écoles, commerces, transports) pour limiter les déplacements en voiture.

Faire le choix de matériaux à faible impact

Vous le savez certainement, les matériaux conventionnels comme le béton, la brique de terre cuite ou certains matériaux pétrochimiques et minéraux ont besoin de beaucoup d’énergie pour leur fabrication, transport et mise en oeuvre. Leur recyclage est possible mais lui aussi très énergivore.

Le mieux est donc de privilégier des matériaux à la fois sains pour l’homme et l’environnement et qui demandent peu de ressources pour leur fabrication. Des matériaux dits écologiques. En voici quelques exemples :

Pour les fondations

Aujourd’hui, les fondations d’une maison sont réalisées selon la qualité du sol et les recommandations du bureau d’étude à partir de  différentes techniques, mais majoritairement avec une semelle et une dalle en béton.

On peut diminuer l’impact environnemental de ces fondations :

  • soit via la réalisation d’un remblai en verre cellulaire (type Misapor) et d’un radier en béton.

Cette technique permet de stabiliser et isoler le sol, de réduire les remontées capillaires avec un produit issu du recyclage. Le radier peut alors être réalisé en béton de chaux (chanvre, liège ou terre). Des matériaux qu’il est ensuite facilement possible de casser et recycler.

  • soit sur pilotis avec des pieux

Compte tenu du “faible” poids au m² d’une maison bois, la technique de construction sur pieux est particulièrement adaptée à ce type de structure, et notamment sur des terrains en pente, accidentés, ou instables. Elle ne nécessite que des excavations ponctuelles pour l’installation des pieux (en acier, béton ou bois), ce qui limite le terrassement et l’impact sur le sol naturel, en la protégeant de l’humidité du sol et des remontées capillaires. Cela simplifie le chantier et réduit les délais de construction. Le vide créé sous la maison peut être aménagé en garage, terrasse ou espace de rangement et rend la maison réversible (voire déménageable !). L’isolation du sol peut se faire avec des matériaux biosourcés sur le plancher, ce qui réduit l’impact environnemental sur toute la surface du sol tout en gardant une flexibilité architecturale.

Maison bois sur pilotis - Photo Technipieux

Pour l’isolation et l’étanchéité

Pour diminuer les consommations d’énergie liées à l’exploitation du bien, il est nécessaire de l’isoler et l’étanchéifier (à l’eau, au vent) pour la rendre confortable.

Pour atteindre ce confort thermique idéal, nul besoin d’atteindre des niveaux de performances élevés. Il faut trouver le juste équilibre permettant d’atteindre un taux d’humidité relative stable tout au long de l’année. Le choix des matériaux biosourcés (d’origine végétale ou animale) se révèle être donc le plus compatible avec une maison bois. En outre, ils offrent un confort acoustique idéal qui peut compenser le défaut des planchers et parois en bois

Vous trouverez dans notre dossier spécial, les qualités thermiques et performances des différents isolants biosourcés dédiés à la maison bois, selon leur usage.

Quelques exemples d’isolants pour une maison bois :

A savoir : la nécessité d’une étanchéité parfaite dans une maison bois.

L’étanchéité à l’air et à l’eau est un aspect crucial de la construction d’une maison bois. Elle assure la durabilité de la structure, améliore la qualité de l’air intérieur, optimise la performance énergétique et protège la maison contre les pathologies liées à l’humidité. Plus d’infos sur l’étanchéité à l’eau et à l’air.

Comment pallier le manque d’inertie des maisons bois ?

Un des principaux défauts du bois, c’est que, s’il protège assez bien du froid, il ne capte pas longtemps le chaud (diffusivité/effusivité). On peut donc améliorer cet inconvénient  en ajoutant dans l’habitat des matériaux qui offrent une bonne inertie, c’est à dire une capacité à mieux capter et garder le froid ou le chaud, au moment où on en besoin le plus.

Mur terre crue - Photo Alfonso Arango

Pour aller plus loin, lire notre article sur les  5 techniques écologiques pour ajouter de la masse thermique à votre maison

Maintenant que vous avez perçu l’intérêt de bien isoler, étanchéifier et d’apporter de l’inertie thermique à une maison bois, vous pouvez encore améliorer l’impact environnemental de votre maison par le choix des finitions.

Pour les finitions

Le choix des revêtements de finition n’est pas anodin et peut avoir un impact significatif sur l’environnement, le confort thermique, la consommation d’énergie et sa durée de vie.

En adoptant une approche éco-responsable et en privilégiant des matériaux durables et des pratiques responsables, il est possible de construire des espaces intérieurs sains et confortables tout en minimisant l’empreinte environnementale.

Voir notre dossier, comment le choix des matériaux influe sur notre confort thermique ?

Quelques exemples de revêtements à impact raisonné selon leur destination :

Les parements de doublage (ou panneaux de finition)

Privilégiez les panneaux fabriqués à partir de matériaux naturels et renouvelables tels que le bois (MDF, OSB sans formaldéhyde), le gypse (fermacell), le liège ou plus original le bambou massif. Ces matériaux ont une faible empreinte carbone et contribuent à une meilleure qualité de l’air intérieur.

Les revêtements muraux

Enduit Pozzo Nuovo - photo Vanessa nature et Développement Perpignan

Il existe pléthore de revêtements pour les murs. Que ce soit en peintures ou enduits naturels, en lambris ( ou liège), le choix doit se porter sur des solutions qui soient à la fois saines pour votre intérieur, faciles à poser, sans trop d’accessoires, et durables dans le temps.

Les revêtements de sol

La destination du revêtement aura une place prépondérante dans le choix du produit. Que ce soit pour une salle de bains, une cuisine, une entrée, un cellier, une chambre (parentale ou enfant) ou une pièce de vie, la durabilité ou la sensibilité à l’eau ou aux taches ne seront pas les mêmes.

Là aussi le choix est vaste : du sol en bois ou liège recyclés, en passant par les parquets massif en bois ou bambou, de la pierre (travertins, pierre de bourgogne) à la tomette, ou au béton ciré, les solutions ne manquent pas. Prenez conseil auprès d’un professionnel pour adapter votre sol en fonction de vos besoins et des contraintes de la pièce.

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Idée déco : faire le choix de matériaux de réemploi ou de fin de série permet de gagner encore en impact environnemental. Cette option permet de réduire la quantité de déchets et de donner une nouvelle vie à des matériaux existants. Chiner sur les brocantes, les sites web d’occasion, les magasins spécialisés de matériaux de seconde main et même dans les magasins d’éco-matériaux pour les fins de série, permet à la fois de faire de bonnes affaires et de réaliser une décoration plus vertueuse.

De manière générale, pour ces matériaux de finition, privilégiez des produits portant des labels attestant de leur faible teneur en composés organiques volatils (COV), tels que Éco-label ou A+ (en France).

Favorisez les produits fabriqués localement pour limiter le transport et soutenir l’économie locale. Renseignez-vous sur les procédés de fabrication utilisés pour s’assurer qu’ils minimisent l’impact environnemental (faible consommation d’énergie, utilisation de produits non toxiques, etc.).

Choisissez des produits durables qui résistent à l’usure, aux rayures et aux taches, réduisant ainsi la nécessité de les remplacer fréquemment. Enfin, optez pour des revêtements faciles à nettoyer et à entretenir avec des produits non toxiques.

Des solutions technologiques mais pas trop

Dans une démarche low tech (simple technologiquement, facile à installer, réparer, entretenir) pour réduire son impact environnemental, les solutions technologiques doivent être utilisées à petites doses, pour des usages primordiaux et pertinents, comme :

Le chauffage

Si vous avez bien travaillé sur votre confort thermique par le bon choix des matériaux, le besoin en chauffage doit être relativement limité. Il peut s’avérer plus agréable d’améliorer la diffusivité des calories par le sol ou les murs. Une technique douce et continue via des solutions tels que :

Pour les murs et plafonds avec le panneau mural chauffant et rafraîchissant à eau WEM

C’est un système de chauffage et de rafraîchissement par rayonnement qui utilise des panneaux en argile pour diffuser de la chaleur ou du froid dans une pièce. Les panneaux intègrent des canalisations à relier à une chaudière, un poêle, une pompe à chaleur (air/eau) ou par un système solaire thermique pour chauffer ou refroidir la pièce.

Le kit comprend les panneaux préfabriqués en argile, le système de fixation (par rail), les tuyaux (en cuivre ou en PER), les raccords et accessoires pour la connexion.

Pour les sols avec le kit plancher chauffant Caleôsol

Ce système de chauffage par le sol utilise des tuyaux pour diffuser de l’eau chaude à basse température dans un réseau sous le revêtement de sol. La chaleur est ensuite transférée par conduction à la chape et au revêtement de sol, puis diffusée uniformément dans la pièce. La chaleur nécessaire au système peut être produite par une chaudière gaz, fioul, bois, pompe à chaleur, ou par un système solaire thermique. Le kit comprend un isolant thermique en sous plancher (fibre de bois), un réflecteurs aluminium pour réfléchir la chaleur vers le haut, des tuyaux et raccords pour circulation d’eau (en PER), le collecteur-répartiteur qui répartit l’eau chaude dans les différents circuits du plancher chauffant, et divers accessoires.

Lorsque vous avez près de chez vous, ou mieux sur votre terrain du bois, le chauffage au bois (par bûche, granulé) reste la solution la plus économique et écologique pour vous chauffer. La conception de la maison doit toutefois être bien étudiée pour une répartition de la chaleur sur toutes les pièces.

Attention à bien dimensionner ces solutions par rapport à vos besoins, la surface de votre habitat, la fréquence de présence, l’espace nécessaire à son installation et au chauffage, …

L’eau chaude sanitaire

Produire de l’eau chaude nécessite de l’énergie. C’est le deuxième poste de consommation dans un habitat, après le chauffage. Il est donc possible d’influer sur cette consommation en faisant le choix de solutions moins énergivores, comme :

Le chauffe-eau solaire

Des panneaux solaires captent la chaleur du soleil qui chauffe un fluide (antigel) circulant ensuite dans un ballon d’eau. L’eau dans le ballon est ainsi chauffée et distribuée à la maison.

Le chauffe-eau SOLAR Ellios, fabriqué en France (Mayenne) propose deux technologies, l’une classique (Compaq Matic) et l’autre (Compaq Presso) permettant de vidanger automatiquement les capteurs à chaque arrêt du circulateur solaire. Ces deux systèmes sont combinés à des panneaux soit verticaux ou horizontaux.

Le chauffe-eau thermodynamique

Il fonctionne sur le principe d’une pompe à chaleur (duquel il peut être combiné en chauffage) en captant les calories présentes dans l’air ambiant ou extérieur. Ces calories sont ensuite utilisées pour chauffer l’eau dans un ballon.

Les économies d’énergie réalisées par ce genre de chauffe-eau par rapport à un chauffe-eau électrique classique peuvent être importantes, allant de 50 à 75% selon les modèles et les conditions d’utilisation. Leur amortissement est donc assez rapide.

Le dimensionnement de ces solutions doit se faire par un professionnel, pour prendre en compte tous les éléments (nombre de personnes dans le foyer, surface habitable, fréquentation, espace disponible, …)

Le renouvellement d’air

Un air intérieur sain est essentiel pour la santé et le bien-être. Le renouvellement d’air permet d’éliminer les polluants, les allergènes et les agents pathogènes présents dans l’air intérieur. Un air intérieur renouvelé est plus frais, plus agréable à respirer et contribue à un meilleur confort de vie. Malheureusement, l’ouverture des fenêtres (gênant l’hiver) ne suffit pas pour ce renouvellement. Et pour mettre en place une ventilation naturelle, cela demande une conception, pas toujours simple, qui parfois demande des solutions mécaniques et électroniques d’ouverture. La solution ? La ventilation mécanique.

Il existe de nombreux systèmes, plus ou moins économiques et technologiques pour renouveler l’air intérieur : ventilation par extraction ou insufflation, ventilation double flux, avec ou son échangeur de chaleur. . Nous vous invitons à lire notre dossier spécial sur le renouvellement d’air.

La bioélectricité

Autre sujet important dans la maison, le système électrique. Une installation électrique génère des champs électromagnétiques (CEM) qui peuvent se révéler néfastes pour la santé, selon sa sensibilité. Il existe des solutions pour réduire l’impact de ces ondes, comme les gaines et câbles blindées ou les interrupteurs automatiques de champs.

Un éclairage adapté, des prises bien situées et des boutons sans fil contribuent au confort et favorisent le bien-être au quotidien. N’hésitez pas à consulter notre dossier sur la bioélectricité.

➡️Tendre vers l’autonomie

On aspire tous à s’affranchir des réseaux (électricité, eau, tout à l’égout), pour ne plus dépendre de fournisseurs extérieurs. Cette recherche d’autonomie ne va pas sans demander des efforts, donc du temps à consacrer. Il est primordial de définir une stratégie, en plusieurs années, pour atteindre le niveau d’autonomie souhaité. Certains y parviennent parfaitement, en échange d’un lourd travail et de pertes de revenus. Mais quels plaisir et satisfaction de se sentir autonome et de manger bio !

La production d’énergie

Atteindre l’autonomie en électricité pour un particulier est un objectif ambitieux mais réalisable, qui implique de commencer par décortiquer sa consommation pour mieux évaluer les posts qui demandent le plus d’énergie : chauffage, chauffe-eau, frigo-congélateur, sèche-linge, four, micro-onde, … Ainsi, vous pourrez choisir les équipements à prioriser, selon la saison, pour déterminer le dimensionnement de votre installation.

Aujourd’hui, l’éolien domestique ne permet que de faible rendement. Si vous avez un grand jardin, il peut toutefois être intéressant de compléter votre installation par une éolienne Piggott que vous aurez contribué à fabriquer.

Il faut donc se tourner vers le photovoltaïque pour espérer tendre vers l’autonomie. Le mieux est d’y aller par étape, car même si l’investissement est aujourd’hui 2 fois moins cher qu’il y a 10 ans, il reste toutefois coûteux, surtout si vous comptez ajouter des batteries pour le stockage. De l’autoconsommation à la revente totale en passant par le stockage (physique et virtuel), il existe plusieurs stratégies avec leurs avantages et inconvénients.

Prenez le temps de comparer les technologies, de réfléchir à la bonne stratégie et de vous renseigner auprès de professionnels et de particuliers déjà équipés.

Une solution alternative, encore plus pertinente écologiquement, est de se rattacher à un projet d’autoconsommation collective. Cela permet d’amortir le projet sur un quartier ou un village, avec la collectivité et les entreprises locales, et pourquoi pas sur un mix énergétique (éolien, solaire, biogaz chaufferie, …) qui améliore encore la performance du projet.

La récupération d’eau

Avec le réchauffement climatique, les pollutions environnementales, les ressources en eau de qualité deviennent plus rares et chères. Récupérer l’eau de pluie contribue à réduire la pression sur les ressources en eau potable, de garantir une certaine autonomie en eau potable pendant la saison sèche, pour l’arrosage du jardin, et même pour l’eau des toilettes ou du lave-linge (sous certaines conditions). Il existe de nombreuses solutions pour récupérer l’eau (notre dossier) et la filtrer (notre article).

Gamme Wisy de cuves de récupération eau

L’assainissement autonome

Dès lors que le tout à l’égout est dans votre rue, vous n’avez pas le choix que de vous raccorder. Dans le cas contraire, il est aussi obligatoire d’avoir une solution de traitement des eaux usées : l’assainissement autonome.

Salle de bains avec toilettes sèches -Tiny house - West Wood Tiny - Fr79 - Photo Build Green

Là encore, il existe de nombreuses solutions, mais il nous semble évident, pour limiter le traitement des eaux usées, de faire usage de toilettes sèches. Pourquoi faire ses besoins dans de l’eau propre quand on peut limiter l’usage de l’eau et recycler les fèces ?

Pour le reste, on vous conseille d’éviter les systèmes classiques des fosses septiques et autres micro-stations, car réalisés avec des matériaux peu écologiques et demandant un terrassement relativement impactant.

Si vous avez un peu d’espace, la phyto-épuration (filtres à plantes ou filières plantées) se positionne comme la plus naturelle. Les eaux usées domestiques sont filtrées et traitées par des plantes aquatiques, des micro-organismes et des substrats dans un système écologique.

Et pour encore plus d’autonomie

En matière de recherche d’autonomie, on peut aller encore plus loin en s’intéressant à d’autres postes qui impactent sur notre planète.

L’alimentation

Le sujet est vaste, puisque nous devons tous nous nourrir. Or le supermarché est la solution la plus facile : on y trouve presque tout à des prix plus ou moins abordables. Pourquoi s’embêter à faire son potager ? En réalité, produire ses fruits et légumes, c’est bien plus qu’une simple activité de jardinage. C’est un choix de vie qui permet de se nourrir sainement, de préserver l’environnement, de se reconnecter à la nature et de partager des moments agréables avec ses proches.

Cela demande du temps, un aménagement spécial (dans le jardin et la maison pour le stockage) et beaucoup d’abnégation. Mais là encore, quel plaisir de récolter le fruit de son travail, d’autant plus si c’est bio.

La réduction des déchets ménagers

Qui dit alimentation, consommation du quotidien, dit collectes des déchets. Un sujet qui fâche régulièrement nos concitoyens, car la note des collectivités, pour ce traitement des déchets, est de plus en plus salée. Aujourd’hui il est obligatoire de recycler les déchets alimentaires dans un composteur individuel ou collectif. Pour les autres déchets (plastiques, papier, carton, aluminium, ..) , c’est fastidieux mais pas insurmontable.

En adoptant quelques gestes simples au quotidien et en faisant des choix éclairés lors de ses achats, il est possible de gérer ces déchets de façon raisonnée.

La végétalisation

Depuis le début de ce siècle, on assiste à une forte artificialisation des jardins : terrasses, allées, pelouses synthétiques, etc.

Végétaliser son jardin est un geste simple et concret, pour un espace propice à la détente et au bien-être. Il permet de se relaxer, de se ressourcer et de profiter de la nature. Il contribue à la protection de l’environnement, en sauvegardant la biodiversité, en piégeant le CO2. Il améliore aussi la qualité de vie, contre la pollution sonore, et limite les îlots de chaleur, par évapotranspiration. C’est une démarche accessible à tous, que l’on ait un petit balcon ou un grand jardin. Il existe de nombreuses plantes et de nombreux aménagements possibles pour créer un jardin adapté à ses besoins et à ses envies.

Que ce soit pour jardiner ou gérer des déchets, vous trouverez pléthore d’auteurs, de sites web, de youtubers, d’instagramers ou autres sources pour vous conseiller. Là encore, la réussite de votre projet passe par une étude approfondie des solutions et retours d’expériences.

Vous l’aurez compris, en écologie, que ce soit pour une maison bois ou avec d’autres matériaux, il est possible de faire toujours mieux, du moment qu’on s’intéresse à la problématique, qu’on recherche à optimiser tous les postes et surtout qu’on y mette de la volonté et quelques moyens. Il n’y a pas de limite dans ce domaine, si ce n’est celle de l’anthropologie, c’est-à-dire de l’impact de l’homme sur terre. Mais ne soyons pas pessimiste; Rome ne s’est pas faite en un jour ! Trouvons chacun le niveau auquel nous voulons mettre le curseur, en le faisant monter progressivement, année après année…

Pour trouver les solutions et matériaux adaptés à votre projet de maison bois, venez en discuter avec les professionnels du réseau Nature & Développement. Ils se feront un plaisir de vous conseiller

Crédits photos : Fibois, Misapor, Alfonso Arango, Amorim, Tripalium, Wisy, Build Green, Raze Solar, Lenka Dzurendova et Markus Spiske sur Unsplash

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