3 techniques de construction pour une extension de maison écologique

Besoin d’espace pour un salon, une chambre ou une salle de bains, avez-vous pensé à agrandir la maison par l’extérieur ? Saviez qu’on peut construire une extension avec des matériaux biosourcés comme le bois et le chanvre ? On vous explique tout sur la réglementation en matière d’extension et vous propose 3 techniques de construction peu impactantes pour l’environnement pour agrandir votre habitation.

Quelle est la réglementation pour une extension de maison ?

Quelles techniques de construction pour un agrandissement écologique ?

    1. L’extension en ossature bois
    2. La technique du poteau-poutre bois pour une extension
    3. L’extension de maison en bloc de chanvre

Quelle est la réglementation pour une extension de maison ?

En France, tout agrandissement de maison est soumis à une réglementation stricte.

Photo : Ron LachUne déclaration préalable est généralement suffisante pour les projets d’extension entre 5 et 20 m² et qui ne modifient pas l’aspect extérieur de la maison. Dans ce cas, il s’agit d’une procédure simplifiée qui ne nécessite pas d’architecte.

En revanche, si l’extension dépasse les 20 m² ou modifie l’aspect extérieur de la maison, un permis de construire est nécessaire. En outre, lorsque la surface de plancher après travaux est supérieure ou égale à 150 m², il sera obligatoire de faire appel à un architecte pour la conception du projet.

D’autres règles s’appliquent notamment sur la surface de plancher et la hauteur de la construction. Voici les principales mesures à respecter :

  1. Surface de plancher : l’extension ne doit pas dépasser 40 mètres carrés de surface de plancher, sauf si elle est située dans une zone urbaine couverte par un Plan Local d’Urbanisme (PLU) qui prévoit une dérogation à cette règle.
  1. Hauteur de construction : la hauteur du bâtiment ne doit pas dépasser 12 mètres, sauf si elle est située dans une zone urbaine couverte par un PLU qui prévoit une dérogation à cette règle.
  1. Distance par rapport aux limites séparatives : l’extension ne doit pas empiéter sur le terrain voisin, et une distance minimale doit être respectée par rapport aux limites séparatives avec les propriétés voisines (en général, 3 mètres).
  1. Respect des règles d’urbanisme : l’extension doit respecter les règles d’urbanisme en vigueur dans la commune, notamment le Plan Local d’Urbanisme (PLU) et le Règlement National d’Urbanisme (RNU). Ainsi, ce règlement peut imposer des distances minimales par rapport à d’autres bâtiments ou limites de séparation, des couleurs pour les toitures, façades et volets.
  1. Respect des règles de construction : l’extension doit respecter les règles de construction en vigueur, notamment en matière de sécurité incendie, d’accessibilité aux personnes à mobilité réduite et de performance énergétique.

Photo : Ono Kosuki - PexelPour ce dernier point, la Réglementation Environnementale 2020 (RE 2020) s’applique à certaines rénovations importantes depuis le 1er janvier 2023 : si  l’extension a une surface de plancher supérieure à 150 m² et si l’extension a une surface de plancher comprise entre 50 et 150 m². Les conditions diffèrent également si le projet est situé en zone climatique H1 (zones très chaudes) ou H2 (zones chaudes).

Nous vous recommandons vivement de vous renseigner auprès de la collectivité locale de votre résidence pour connaître les règles spécifiques en vigueur. Profitez-en pour faire une demande de certificat d’urbanisme opérationnel. Il vous assurera de la faisabilité du projet et des règles d’urbanisme applicables à votre parcelle (constructible ou pas, notamment). Attention, ce certificat ne vaut pas autorisation ! N’oubliez pas, quand vous aurez terminé vos travaux, d’envoyer à la mairie une déclaration d’achèvement de travaux (déclaration attestant l’achèvement et la conformité de vos travaux – DAACT).

A savoir : une collectivité ne peut refuser le choix d’un type de matériau structurel (bois par exemple), à partir du moment où la technique dispose de DTU ou de règles professionnelles. Par contre, référez vous bien aux règles d’urbanisme locales pour connaître les matériaux et couleurs autorisés en façade et toiture dans la zone de votre construction.

Quelles techniques de construction pour un agrandissement écologique ?

La réglementation environnementale française tend à réduire les zones constructibles. Avec la mise en place des ZAN (Zéro Artificialisation Nette) sur tout le territoire, il va donc devenir compliqué de construire. L’extension d’une maison reste donc une opportunité intéressante. Pour autant, ce type de construction doit aussi limiter son impact sur l’environnement.

Voici 3 techniques de construction écologiques pour votre extension :

L’extension en ossature bois

Avec 80 % des ouvrages bois réalisés en ossature, c’est de loin la technique constructive la plus utilisée. Une extension en ossature bois se présente sous forme d’une structure de construction légère fixée à la structure existante pour fournir l’espace supplémentaire.

Attention : avant toute installation, bien que l’ossature bois soit une technique relativement légère, il convient de vérifier que le sol et le mur porteur sont suffisamment solides pour supporter le poids de la structure. Pour cela, mieux vaut faire appel à un professionnel.

La technique de l’ossature bois est une évolution du colombage. C’est une structure composée d’une trame régulière de montants verticaux disposés tous les 40 à 60 cm, et de pièces horizontales (lisse haute et basse) et médiane (les traverses et entretoises). Les espaces entre les montants sont à remplir d’un matériau biosourcé (comme les isolants végétaux), pour un bon confort thermique et acoustique.

Ossature bois en montage

Une fois la structure en ossature bois en place, cette solution permet la mise en œuvre de tous les types de revêtements, intérieurs (panneaux bois ou OSB, plaque fermacell, ou lambris…) comme extérieurs (panneaux de fibre de bois dense  + enduit, ou bardage).

L’ossature peut être montée sur place ou vendue pré-fabriquée en panneaux complets sur plans, avec ou non les fenêtres et les portes installées dans les espaces prévus à cet effet.

Le choix du bois pour la construction de l’ossature présente plusieurs avantages, notamment sa légèreté, sa durabilité, sa flexibilité et sa rapidité de construction. Le bois est également un matériau renouvelable et respectueux de l’environnement.

Les points de vigilances d’une extension ossature bois

L’entretien : une fois construite, l’extension en ossature bois doit être régulièrement entretenue pour prévenir des dommages et des problèmes éventuels dûs aux intempéries. Le bois doit être protégé contre l’humidité, la moisissure, les introductions d’insectes et les dommages physiques.

Le traitement du bois : idéalement, le bois utilisé pour la construction de l’extension doit être naturellement résistant (sec et imputrescible) ou traité contre les insectes xylophages et autres risques. Des produits de traitement du bois peuvent être utilisés pour protéger le bois contre ces éléments.

La ventilation : renouveler l’air dans l’extension est essentiel pour prévenir l’accumulation d’humidité et de polluants. Des systèmes de ventilation adéquats doivent être installés pour assurer une bonne circulation de l’air.

A propos des fondations :

Quel que soit le type d’extension, portez une attention particulière aux fondations. Une fondation mal conçue ou mal construite peut entraîner des problèmes de stabilité, de fissuration ou d’infiltrations d’humidité et donc de pourrissement du bois.

La fondation pour une extension peut être réalisée de plusieurs façons  :

  • Fondations sur pieux : lorsque le sol n’est pas assez solide pour supporter le poids de la structure. Les pieux sont enfoncés dans le sol jusqu’à ce qu’ils atteignent une couche stable. Les pieux peuvent être en béton, en acier ou en bois.
  • Fondations sur plots : pour les petites structures légères. Des plots en béton sont coulés à des intervalles réguliers et une structure en bois est fixée sur les plots.
  • Fondations sur semelles : lorsque le sol est suffisamment solide pour supporter le poids de la structure. Des semelles en béton sont coulées dans des tranchées et sont reliées par des poutres de soutien en béton armé.
  • Fondations en dalle : lorsque le sol est stable et uniforme. Une dalle en béton est coulée directement sur le radier, avec des renforts en acier pour renforcer la structure.

A savoir : pour la réalisation de votre ossature bois, le réseau Nature & Développement peut vous livrer votre kit ossature bois sur plans ou personnalisé en bois contrecollé numérotés avec garantie décennale et étude structure bois. Plus d’infos.

La technique du poteau-poutre bois pour une extension

Cette technique de construction diffère de l’ossature bois, avec une méthode un peu plus  plus lourde qui utilise des poteaux en bois verticaux et des poutres en bois horizontales pour former une structure porteuse.

Les poteaux sont des éléments verticaux en bois massif qui soutiennent la structure et transfèrent les charges verticales vers les fondations. Les poutres, quant à elles, sont des éléments horizontaux en bois massif qui soutiennent la toiture et transfèrent les charges horizontales vers les poteaux.

Dans une construction en poteaux-poutres, les poteaux sont espacés à des intervalles plus ou moins réguliers et les poutres sont fixées aux poteaux pour former une grille structurelle. Les murs, les revêtements et les isolants sont ensuite fixés à la structure porteuse. Les poteaux-poutres peuvent être laissés apparents pour créer une esthétique rustique et traditionnelle, ou ils peuvent être dissimulés derrière des murs et des revêtements pour créer une esthétique plus contemporaine.

Ossature poteaux-poutres - générée par Dall-E

Les poteaux et les poutres sont souvent d’une taille plus grande et plus robuste que ceux utilisés dans la construction en ossature bois, ce qui permet :

  • de créer des espaces plus grands (longueur/hauteur) et plus ouverts …
  • … avec la possibilité d’insertion de grandes baies vitrées ;
  • de ne pas utiliser de contreventement et donc de facilement
  • insérer une plus grande épaisseur d’isolant (comme les bottes de paille).

La construction en poteaux-poutres est généralement plus coûteuse que la construction en ossature bois, car elle nécessite un peu plus de matériaux et de main-d’œuvre.

Les points de vigilances d’une extension poteaux-poutres

Photo : Ron Lach - PexelPour réaliser un agrandissement de maison avec la technique poteaux-poutres, il faudra être vigilant aux mêmes points que pour une ossature bois, avec en plus :

  1. la réalisation d’une structure solide : étant donné que la construction en poteaux-poutres repose sur un petit nombre de poteaux lourds pour soutenir la structure, il est important de s’assurer que la structure est solide et bien ancrée dans les fondations pour éviter les problèmes de stabilité.
  2. un choix plus limité d’isolation : en raison de l’espacement plus important entre les poteaux et les poutres, il peut être plus difficile d’installer une isolation thermique et acoustique efficace dans les murs.

Plusieurs solutions s’offrent à vous pour les isolants :

  • en vrac dans des caissons (chanvre, ouate de cellulose, liège, …)
  • par l’extérieur avec des panneaux rigides en fibre de bois, par exemple
  • entre poteaux à base de bottes de paille ou en bloc de chanvre …

A savoir : le réseau Nature & Développement peut vous livrer des kits complets (pièces  numérotées) en bois classe 2 à 4 (sapin-épicéa / douglas / chêne) à partir de vos plans, avec les accessoires, découpés au millimètre. N’hésitez pas à demander conseil auprès d’un professionnel du réseau. Plus d’infos.

L’extension de maison en bloc de chanvre

Le système constructif en bloc de chanvre est une variante de la technique poteaux-poutres qui utilise les blocs de chanvre pour l’isolation des murs.

Les blocs de chanvre utilisés dans ce système sont fabriqués à partir de chènevotte, qui est la partie centrale de la tige de chanvre, mélangée à du ciment prompt et de l’eau. Les blocs de chanvre sont préfabriqués en usine pour former des panneaux qui sont assemblés sur le chantier pour former les murs.

bloc de chanvre - photo MMBC - Arnaud NOEL

Les blocs de chanvre sont posés sur une fondation en béton. Ils se montent à sec et servent de coffrage à une structure poteau-poutre en bois (ou béton), sans isolation complémentaire. Les blocs sont généralement taillés pour s’adapter aux dimensions de la structure souhaitées.

L’intégration des menuiseries et de leurs blocs de volets roulants se fait comme pour n’importe quel autre système constructif, tout comme le cloisonnement intérieur.

Pour la finition extérieure, vous pouvez appliquer un enduit à base de chaux sur la surface des blocs pour donner une finition lisse et uniforme. Vous pouvez également ajouter des renforts en fibre de verre pour améliorer la résistance et la durabilité de la structure.

Intérieur construction en bloc de chanvre - photo MMBC - Arnaud NOEL

Pour la finition intérieure, vous pouvez appliquer toutes les sortes d’enduit respirant du type chaux sable, enduit à l’argile et pour compléter l’isolation un enduit hygrothermique à base de chaux et de chanvre ou de terre chanvre.

Les points de vigilance sont les mêmes que pour la technique poteau-poutre. Il faudra cependant prêter attention à protéger de l’humidité les blocs de chanvre lors du stockage et en phase chantier.

Le saviez-vous ? Les blocs de chanvre sont un matériau renouvelable, recyclable et biodégradable, ce qui en fait une solution écologique. De plus, les blocs de chanvre offrent un excellent confort hygrothermique et acoustique. Cette méthode de construction préfabriquée permet une construction rapide et efficace, avec moins de déchets de chantier et une empreinte carbone réduite. Vous retrouverez plus d’infos sur le système Biosys en bloc de chanvre ici.

Pour réaliser une extension de maison de manière durable et écologique, les solutions ne manquent pas. Ossature bois ou poteau-poutre, ne reste plus qu’à concrétiser le projet. Pour agrandir votre maison, la surélévation par le toit (terrasse ou non) ou à l’ajout d’un chien assis sont des solutions également possibles, en fonction de la structure du bâtiment.

Si vous souhaitez (auto)construire cet agrandissement, on ne saurait vous conseiller l’expertise d’un architecte ou d’un maître d’œuvre pour la réalisation de plans répondant aux contraintes techniques et réglementaires. Les professionnels du réseau Nature & Développement ont sélectionné pour vous les meilleurs experts de votre secteur pour répondre à vos besoins et vous accompagnent tout au long de vos achats de matériaux pour réaliser votre extension de maison en toute sérénité.

Crédits photos : Ron Lach, Ono Kosuki sur Pexel – MNDL – Arnaud NOEL 

1 Commentaire

  1. MQ

    Merci pour toutes ces techniques concernant les extensions de maison encore plus écologique sur le marché.

    Réponse

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