Comment réduire l’humidité de l’air intérieur de façon naturelle ?

L’humidité excessive dans l’air d’un logement peut causer divers problèmes, tels que de la moisissure, des mauvaises odeurs ou des problèmes de santé. Heureusement, il existe plusieurs solutions, plus ou moins naturelles pour lutter contre ce problème.

Quand on parle humidité dans un habitat, on pense souvent aux remontées capillaires ou aux fuites d’eau. En l’occurrence, ce n’est pas de cette humidité dont nous voulons parler ici, mais de l’humidité relative dans l’air.

C’est-à-dire le degré de saturation en vapeur d’eau de l’air à un moment donné et dans un endroit donné. En d’autres termes, combien d’humidité l’air contient par rapport à la quantité maximale qu’il pourrait contenir à cette température.

Ce taux élevé donne une sensation souvent désagréable, comme dans les pays tropicaux, de chaleur ou les régions nordiques, de froideur moite. On utilise alors un hygromètre pour mesurer ce taux d’humidité relative (en pourcentage). Communément, les experts conseillent un taux d’humidité relative compris entre 45 et 65%.

Or, le réchauffement climatique génère un changement du climat français. Tantôt avec des sécheresses (2022 et 2023), tantôt avec plus de pluies, comme l’année 2024 pour une grande partie nord et ouest de la France. Ce phénomène est dû à l’augmentation de la température des océans qui génère plus d’évaporation et donc de vagues de pluies et tempêtes.

Ceci a pour conséquence de rendre l’air ambiant plus humides et par conséquent plus de traces d’humidité dans nos habitats.

 

A savoir : la matérialisation du point de rosée

Si vous trouvez des taches d’humidité (souvent ronde) sur des parois, cela peut être la conséquence d’un point de rosée. Quand l’air devient saturé en vapeur d’eau et atteint une certaine température, cela commence à se condenser en eau liquide, formant ainsi de la rosée. C’est un phénomène naturel qu’on peut observer sur les fenêtres un matin froid ou sur les plantes, de l’herbe, le matin sur un sol humide. Il peut aussi se former dans les parois, dans des sous-pentes, lorsque l’air chaud intérieur saturé en vapeur d’eau rencontre des parois froides. C’est qu’on appelle aussi la condensation.

Alors comment traiter ces problèmes d’humidité de l’air ?

Préambule : quel que soit la solution proposée ci dessous, il est primordial de réaliser une analyse de votre bien pour déterminer des causes des sources d’humidité. Faites appel à un expert indépendant de toute solution technique pour réaliser un audit. Une fois les causes évaluées, il sera plus facile de réaliser les corrections nécessaires.

Aérer son logement

La technique courante consiste à aérer de façon régulière en ouvrant ses fenêtres. On précise bien “ses fenêtres”, de façon simultanée. Pourquoi ? Pour faire un courant d’air. En effet, n’ouvrir qu’une fenêtre ne suffit pas pour renouveler l’air intérieur, ou alors en doublant le temps d’ouverture (10 à 20 minutes).

Ceci présente toutefois quelques inconvénients :

  • il faut le faire régulièrement : selon la période de l’année 2 à 4 fois par jour ;
  • il faut donc être présent dans le logement (et y penser) ;
  • le courant d’air provoque une baisse (l’hiver) ou une hausse (l’été) importante de la température (et des claquements de porte) ;
  • en période très humide, on va faire entrer plus d’humidité à l’intérieur

Cette solution d’aération, présentée à longueur de temps par les médias, est donc loin d’être la plus pertinente ! D’autant plus que si vous vous trouvez près d’une route, d’un chemin de fer, d’une usine ou d’un aéroport, pas sûr que l’air renouvelé soit de meilleure qualité ! Sans parler du bruit généré.

Éviter de sécher le linge à l’intérieur : source importante d’humidité, le linge sortant d’une machine à laver va stocker beaucoup d’humidité, qui devra s’évacuer pour sécher le linge. Si possible, séchez votre linge à l’extérieur, sur un balcon, dans un garage et éventuellement avec un sèche linge électrique (mais pas très écologique).

Les déshumidificateurs naturels

Parmi les autres solutions pour réduire l’humidité de l’air, on en recense quelques-unes naturelles, avec plus ou moins d’efficacité.

Les plantes d’intérieur

Orchidée

Orchidée

Les plantes sont souvent recommandées (à tord) pour dépolluer nos logements. Certaines de ces plantes sont de véritables puits à humidité. Elles absorbent l’eau présente dans l’air et contribuent ainsi à assainir l’atmosphère. Parmi les plus efficaces, on retrouve :

  • Le ficus : en plus d’être esthétique, il est très efficace pour absorber l’humidité et purifier l’air.
  • L’orchidée : cette fleur élégante nécessite de la lumière et absorbe également une partie de l’humidité ambiante.

Leur efficacité reste toutefois très limitée, en fonction de la taille de la pièce et surtout du taux d’humidité ambiant. Et pour absorber suffisamment d’humidité, il faudra alors prévoir plusieurs plantes. Du coup, attention à l’excès de CO2 et aux risques allergiques.

Autres types de déshumidificateurs naturels

On trouve sur internet nombre d’astuces pour absorber cette humidité de l’air.

  • Gomme arabique

    Gomme arabique

    Le gros sel :  verser du gros sel dans des récipients ouverts et le placer dans les pièces humides. Le sel absorbe l’humidité de l’air.

  • Le charbon actif : il est efficace pour absorber l’humidité et les mauvaises odeurs. Vous pouvez en trouver sous forme de sachets ou de granulés.
  • Le bicarbonate de soude : il absorbe également l’humidité et aide à neutraliser les mauvaises odeurs.
  • La gomme arabique : elle a un fort pouvoir de déshumidification. A placer en quelques morceaux dans une coupelle et déposer dans les pièces humides.

Ces solutions sont plus ou moins efficaces selon, là encore, la taille de la pièce et le taux d’humidité ambiant, mais demande surtout un suivi (nettoyage et rechargement régulier) pas toujours pratique.

Vous pouvez aussi trouver dans le commerce d’autres types d’absorbeurs d’humidité qui  contiennent souvent des produits chimiques peu recommandables pour votre intérieur.

Depuis quelques années, on peut dénicher sur des sites internet et chez certains commerces, diverses modèles de déshumidificateurs électriques. Là, c’est la loterie ! Certains peuvent se révéler efficaces pour des taux d’humidité peu élevés (moins de 80%) mais au-delà, souvent, ils sont à la peine pour absorber suffisamment la vapeur en excès dans l’air. Il faut trouver de plus gros modèles, qui seront alors plus énergivores !

 

Chauffer ou refroidir son logement

Naturellement, la chaleur accélère l’évaporation de l’eau présente sur les surfaces (murs, sols, objets). Cependant, l’air chaud peut contenir plus de vapeur d’eau que l’air froid. En chauffant une pièce humide, on augmente la capacité de l’air à absorber l’humidité. La vapeur d’eau peut alors être évacuée plus facilement.

Mais attention car, bien que le taux d’humidité relative puisse baisser, la quantité totale d’eau dans l’air (humidité absolue) augmente avec le chauffage. Si l’humidité est très élevée, chauffer peut donc aggraver le problème en générant plus de vapeur d’eau.

Un chauffage excessif peut aussi créer des déséquilibres thermiques dans le logement et favoriser la condensation dans certaines zones.

En outre, chauffer davantage pour réduire l’humidité entraîne une augmentation de la consommation d’énergie et donc des factures.

N’oubliez pas que la loi fixe depuis 1979 la température maximale (moyenne) d’un logement à 19°. Ce qui limite grandement le potentiel de cette solution.

Finalement, aucune solution naturelle ne semble réellement efficace et surtout pratique au quotidien.

Alors que faire pour réduire cette humidité dans l’air sans passer des solutions trop techniques ou potentiellement toxiques pour ma santé ?

 

Ventiler mécaniquement

Comme on vient de le voir, dans de nombreux cas, aérer en ouvrant les fenêtres est souvent insuffisant voir inefficace pour évacuer l’humidité, d’autant plus quand le temps est humide.

Il est donc impératif, et même obligatoire en construction depuis la RE 2020, de renouveler l’air de façon mécanique.

Les techniques de ventilation mécanique

Pour renouveler de façon mécanique, plusieurs techniques s’imposent :

  1. Par extraction :

    Ventilation double flux -ConfoAir-Q – Zehnder

    La VMC simple flux : solution la plus courante et économique, la ventilation mécanique centralisée extrait l’air vicié des pièces humides (salle de bain, cuisine) via les bouches d’aération et aspire de l’air neuf de l’extérieur via des entrées d’air sur les  menuiseries (réglettes) ou en bas de mur. Certains systèmes (Hygro A & B) vont en outre gérer le débit d’air en fonction du taux d’humidité relative dans l’habitat.
    La VMC double flux : la ventilation mécanique centralisée double flux récupère l’air extérieur pour la filtrer puis la répartir dans les différentes pièces. Des bouches dans les pièces humides extraient l’air vicié et humide vers la ventilation pour la filtrer et la renvoyer vers l’extérieur. Couplé à un échangeur d’air, on peut aussi récupérer les calories de l’air extrait pour chauffer en même temps les différentes pièces.

  2. Par insufflation :
    Au lieu d’extraire l’air vicié, le système de ventilation par insufflation injecte de l’air frais et filtré directement dans les pièces de vie. Grâce à cette pression positive créée par l’air neuf, l’air vicié et humide est naturellement poussé vers l’extérieur par les ouvertures existantes (fenêtres, portes, etc.). Cette solution s’adapte notamment dans une rénovation où il est compliqué d’installer une ventilation simple flux.

Plus d’infos dans notre dossier spécial ventilation mécanique.

Les avantages de la ventilation mécanique

Installer une ventilation mécanique dans un logement offre quelques avantages :

  • Moins d’humidité : la VMC permet de réguler l’humidité, préservant ainsi les murs et les meubles de ton logement limitant l’apparition de moisissures et de bactéries.
  • Un air plus sain : en renouvelant l’air régulièrement, la VMC élimine les polluants (COV, CO2, Radon et autres allergènes) et les odeurs désagréables présents dans nos maisons.
  • Un meilleur confort : en maintenant un taux d’humidité constant, la VMC contribue à créer un environnement plus confortable. L’été, en mode forcé, un VMC simple flux contribue à évacuer plus rapidement l’air chaud la nuit.
  • Des économies d’énergie : en double flux, couplé à un récupérateur chaleur, l’air extrait est chauffé pour l’air entrant. On économise ainsi en consommation d’énergie !

Attention, toutefois ! Le montage d’une ventilation mécanique demande des compétences, avec un minimum de formation pour respecter quelques règles élémentaires, pour maximiser son efficacité et limiter certains risques incendies.

Système de ventilation mécanique

En outre, comme pour tout système mécanique, une VMC a besoin d’un entretien régulier. Des poussières et de la condensation peuvent s’accumuler dans les gaines et bouches, et réduire voire anéantir son efficacité.

De plus en plus de professionnels se spécialisent dans la pose et l’entretien des ventilations. N’hésitez pas à demander des contacts locaux aux magasins du réseau Nature & Développement de votre région.

Les bouches d’aération, c’est comme les poumons de la VMC, si on les obstrue, elles ne peuvent plus fonctionner correctement. Enfin, si vous entendez des bruits bizarres ou remarquez que l’air ne circule plus très bien, ça pourrait être le signe d’un petit problème à régler rapidement.

Astuce vérification de fonctionnement : le test du papier toilette

Pour vérifier le bon fonctionnement de votre ventilation, il suffit de mettre une feuille de papier toilette sous une bouche d’extraction de votre ventilation. Si la feuille tient facilement, le renouvellement d’air se fait correctement, sinon, il y a certainement un problème !

Comme vous pouvez le voir, renouveler l’air de façon mécanique apporte de nombreux avantages, lorsque c’est réalisé dans les règles de l’art. Mais on peut encore améliorer le confort thermique de son intérieur en réalisant des travaux plus pertinents …

 

Corriger thermiquement les parois

On le sait assez peu mais nombre de matériaux ont une capacité naturelle à réguler l’humidité de l’air : les isolants. Mais pas n’importe lesquels !

Les enduits correcteurs thermiques

Ces enduits correcteurs thermiques, comme nous l’expliquons ici, permettent d’apporter une amélioration thermique, sans atteindre de haut niveau. De par leur rayonnement, il régule mieux la température à l’intérieur. Mais comment agissent-ils face à l’humidité ?

Comme ces enduits sont souvent composés de matériaux naturels comme la chaux, la terre en base et de chanvre, de miscanthus ou de liège, en agrégat. Des matériaux qui ont la particularité d’être très respirants, c’est-à-dire de laisser passer la vapeur d’eau.

Enduit correcteur thermique chaux chanvre – formation et photo Savoir & Savoir Faire

Imaginez ce mur comme une éponge. S’il y a trop d’humidité à l’intérieur, l’enduit va l’absorber. Quand l’air est plus sec, il va la relâcher. C’est donc un régulateur naturel d’humidité ! Un enduit qui demande quelques compétences et idéalement une formation préalable.

Ces enduits sont surtout à réaliser sur des murs en pierre ou en terre, quand il n’est pas possible d’isoler de façon plus traditionnelle…

Les isolants biosourcés

Difficile de vous le cacher, sur Brico ressources, on adore les isolants biosourcés, pour leurs nombreux avantages. Et parmi ceux-ci, leur capacité hygro-régulatrice, figure en tête ! L’intérêt de ces isolants, ce sont justement leur composition à base de fibres naturelles (végétale ou animale) qui font office de régulant hydrique particulièrement efficace.

Tout comme les enduits correcteurs thermiques, ils ont une capacité d’absorption et de sorption importante de la vapeur d’eau contenu dans l’air de votre intérieur, le tout, sans dégrader les performances de l’isolant.

C’est le cas pour tous les isolants à base de fibre de bois, de chanvre, de lin, de paille, d’herbe, de miscanthus, de ouate de cellulose, de laine de mouton ou de coton recyclé, par exemple.

Le choix dépendra de nombreux critères, mais ils peuvent s’adapter à tout type de parois, que ce soit de la brique, du parpaing, ou mieux encore, du bois ou de la pierre.

Pour leur mise en œuvre, il est important de respecter les règles professionnelles, ou les préconisations techniques des fabricants, pour chacun de ces matériaux. Ainsi, vous serez bluffés à l’usage par leurs performances et le confort thermique qu’ils procurent, notamment grâce à leur pouvoir hygro-régulateur.

Certains de ses matériaux biosourcés sont recommandés avec la pose d’une membrane frein vapeur hygrovariable, permettant ainsi de laisser passer la vapeur d’eau (à l’état gazeux) mais pas l’eau (à l’état liquide).

Enfin, sachez que le choix du parement de finition peut aussi influer sur la qualité de l’air intérieur. Ainsi, une plaque fermacell, en gypse, aura aussi une capacité à hygro-réguler l’humidité relative, en absorbant la vapeur d’eau. Un choix très complémentaire aux isolants biosourcés.

Il existe de nombreuses façons de réguler l’humidité de l’air de votre habitat. La plus efficace reste de combiner un complexe de mur hygro-régulateur (isolant biosourcé + membrane + parement gypse) à une ventilation mécanique double flux. C’est un budget, certes ! Mais ce sera surtout un investissement pour votre confort et la santé de votre famille.

Sachez que nombre des ces solutions sont éligibles aux aides à la rénovation énergétique. Plus d’infos dans notre dossier sur les aides à la rénovation.

Pour plus de conseils sur le choix des solutions pour réguler l’humidité de votre logement, n’hésitez pas à vous rendre dans un des magasins du réseau Nature & Développement.

Crédits photos : Kaffeebart sur Pixabay, Jens Aber, Jon Eric Marababol, Alexandra, White.Rainforest ™︎ sur UnsplashSavoir & Savoir Faire Formations

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